Autodidacte avec une pratique artistique depuis mon plus jeune âge, j'ai commencé la création professionnelle de céramiques uniques en 2015 après une première
"vie" professionnelle dans l'univers de la recherche médias. Ayant grandi dans une famille d’artistes et étudié en formation continue ainsi que de manière autonome diverses matières dans le
domaine de la création, mes recherches personnelles s’étendent au-delà de la céramique : peinture, dessin, collage, couture de cuir, travail de bois, upcycling de matériaux récupérés et recyclés,
verre fusionné, design d’objets, décoration d'intérieure.
J’ai grandi en Finlande, dans la lumière si particulière du cercle polaire. La vie sur l’île d’Hailuoto, au fond d’une golfe de la mer Baltique, était cadencée
par des hivers pastel, des automnes colorés, des étés nuancés de vert, et des printemps où odeurs, arômes et parfums explosent dans une lumière nouvelle. Là-bas, il y a des couchers de soleil où
le soleil ne se couche jamais et des levers de soleil où le soleil ne se lève pas. La lumière est subtile et expressive, précieuse, et les habitants gardent les rideaux ouverts pour mieux
l’accueillir.
La nature invite à l’immersion : la forêt rythmée de longs pins filiformes où les rayons de soleil filtrés par les arbres quadrillent l’atmosphère, ou encore au
bord de la mer Baltique sombre aux reflets métalliques. Dans ce paysage contrasté et sans cesse changeant au fil des saisons, le temps passe tranquillement dans l’observation, la contemplation et
l’émerveillement.
C’est un état d’esprit fertile qui convient merveilleusement bien au travail de l’argile tel que je le pratique : le plus simplement possible, principalement
dans le creux de mes mains, sans tour. J’ai longtemps ignoré l’appel de la terre et de mes mains, mais à la fin il fallait bien se rendre à l’évidence : quelque chose cherchait à s’exprimer alors
je lui ai laissé le champ libre.
D'abord en plein cœur de Paris, puis dans les Hauts de France, les odeurs qui se dégagent d’un pain d’argile frais me rappellent les parfums de terre mouillée
et de feuilles mortes qui saturent l’air après la fonte des neiges au printemps. Alors, on sait que bientôt les choses vont pousser, une nouvelle vie va naître. Faire une pièce en argile c’est un
peu comme regarder une petite pousse grandir et devenir une fleur ou un brin d'herbe dans le jardin.
La création dans ma pratique est intuitive et existentielle et sa lenteur assumée.
C’est davantage une expérience qu’une maîtrise, c’est plus négocier que dompter.
C’est contrôler un minimum pour rechercher et découvrir un maximum dans un dialogue joyeux avec la matière :
Fermer les yeux pour mieux entendre ses mains ; choisir de travailler de sa main gauche alors qu’on est droitier.
Trouver une harmonie dans les contrastes, célébrer l’imperfection, accueillir le hasard.
De nombreuses pièces associent deux voire trois matières premières différentes :
- porcelaine
- grès noir
- grès blanc finement chamotté ou très gros chamotté
La structure d’un objet est dans l’une des trois matières. Les décorations sont le plus souvent en porcelaine blanche ou colorée, mais parfois aussi en grès non coloré.
L’association de ces matières très différentes ainsi que les variations dans les finitions - brutes sans émail, en émail brillant ou mat/satiné - crée des contrastes à la fois visuels et sensoriels qui invitent à saisir l’objet et à en explorer les textures.
Je vois cela comme un seul état d’esprit et non comme des catégories professionnelles distinctes.
Il se compose de plusieurs éléments :
Curiosité :
Tendance qui porte à apprendre, à connaître des choses nouvelles ou cachées.
Recherche :
L'ensemble des travaux qui tendent à la découverte de connaissances nouvelles.
Expérimentation :
Empirisme ; essayer, tester, vérifier des idées, des matières, des formes, etc.
Questionnement :
Le propre de toute démarche animée par une quête de savoir ; remettre en question et se remettre en question favorise la découverte et l’évolution.